mardi 9 octobre 2012

Un moment suspendu en compagnie de Philippe Delerm.

Rencontrer Philippe Delerm, c'est s'offrir un moment d'éternité. En magicien des mots, il redonne à chaque instant, l'intensité du présent.
 
A l'occasion de sa venue à Lyon pour la présentation de son dernier ouvrage "Je vais passer pour un vieux con et autres petites phrases qui en disent long", Philippe Delerm nous a offert un moment de partage suspendu dans l'instant présent. Un moment de plaisir simple comme lui seul sait les sublimer. 
Quelles sont vos sources d'inspiration ?
La vie, tout simplement. La vie est un recueil en l'observant on apprend et on s'inspire.
Quels sont les livres qui vous ont donné envie d'écrire ?
Sans hésitation "à la recherche du temps perdu" de Proust, les livres d'André Dehotel et "La Maison de Claudine" de Colette.
En cette rentrée littéraire nous avons été marqués par l'émergence d'un mouvement dont vous êtes l'initiateur et que l'on pourrait appeler "la saisie épicurienne de l'instant" dont François Bon avec "Autobiographie des objets" et Philippe Claudel avec "Parfums" s'en font les disciples. Selon vous, cet engouement pour le retour aux sources, à l'essentiel est-il le reflet symptomatique de notre société en perpétuelle quête de bonheur ?
Ce courant littéraire existe depuis un moment, je lui ai sans doute permis de se faire connaître grâce à "La première gorgée de bière". Dès lors, beaucoup d'écrivains, qui ne se sentant pas toujours à l'aise dans le roman, on choisit ce courant pour écrire sur le sujet le plus intéressant qui soit : la vie. Ecrire sur son quotidien est passionnant, en prenant le temps de l'observer, on prend conscience de sa richesse. Nous réalisons tous des choses extraordinaires malheureusement nous ne prenons pas le temps d'en être conscient.
Est-ce que l'on pourrait dire que vous réussissez à saisir l'insaisissable ? Vous êtes un observateur de l'infime ?
Oui, sans doute. Il n'y a pas de petites vies ni de grandes vies d'ailleurs. Toutes ont un caractère exceptionnel. En saisissant l'instant, je souhaite aider toutes ces personnes qui pensent que leur vie est banale. En valorisant les petits riens, on est d'autant plus conscient que nous partageons tous les mêmes moments, les mêmes bonheurs, les mêmes chagrins, nous sommes unis par notre nature profonde, nous vivons ensemble, nous sommes ensemble tout simplement.
Parmi toutes celles dont vous décryptez les nuances, quelle est selon la phrase la plus emblématique de votre livre ?
"Les mots sont dérisoires".
Quel est votre livre de chevet ?
J'en ai trois : "Le Journal" de Paul Léautaud, "A la recherche du temps perdu" de Proust et quelques livres de Dickens. 
Dans votre livre on ressent à la fois une certaine nostalgie et une forme d'ironie, est-ce que c'est aussi de cette manière-là que vous observez la vie ?
Oui j'ai conservé l'esprit de l' enfance. Jacob Dellacqua a d'ailleurs dit à mon propos : "On a tous baigné dans la rivière de l'enfance, Philippe Delerm lui est resté mouillé". 
Et puis avec l'âge on prend un certain recul par rapport aux choses que l'on vit, on devient plus ironique, et on est moins heureux aussi. La vie a laissé des traces qui pèsent un peu plus. 
Parmi les livres que vous avez lu récemment, quel roman pourriez-vous conseiller à nos lecteurs ?
"Libellule" de Joël Egloff.
 
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